Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est une maladie chronique évolutive, qui concernerait 15 à 20% de la population française, dont 75% de femmes.
Motif très fréquent de consultation médicale, c’est une pathologie mal diagnostiquée, laissant souvent les patients souffrir pendant des années.
Le diagnostic repose sur :
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la présence d’une douleur abdominale présente depuis au moins 6 mois, et survenant au moins un jour par semaine depuis au moins 3 mois
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avec au moins 2 des 3 critères suivants :
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en relation avec à la défécation
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associée à une modification de la consistance des selles
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et/ou de la fréquence des selles
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Plusieurs mécanismes sont impliqués dans cette pathologie, notamment :
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un déséquilibre du microbiote associé à une hyper-fermentation, provoquant une distension abdominale
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une hyper-sensibilité viscérale, entraînant une sensibilité plus grande à la douleur
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un trouble de la motricité intestinale, avec un transit accéléré, ou au contraire ralenti
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une hyper-perméabilité de la paroi intestinale provoquant une inflammation
L’hyper-fermentation est liée à la présence de sucres fermentescibles dans les aliments qui, peu ou pas digérés, restent dans l’intestin et sont digérés par les bactéries, qui synthétisent différents gaz en retour.
Ces sucres fermentescibles sont regroupés sous l’appellation anglaise “Fodmaps” : Fermentescibles Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides and Polyols.
Ils sont sources de fermentation donc d’intolérance chez tout le monde, mais les symptômes sont plus importants chez les porteurs de SII avec des quantités consommées moindres.
Parce que ces sucres fermentescibles sont la nourriture indispensable à un microbiote en bonne santé, leur consommation est indispensable.
Le protocole “low fodmaps” ne vise donc pas à les éliminer durablement de son alimentation mais, au contraire, à connaître sa propre tolérance à chaque famille d’aliments en contenant, pour pouvoir en consommer le plus possible tout en assurant un confort digestif.
Ce protocole, mené sur plusieurs mois, repose sur 3 phases :
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phase 1 : éviction massive de tous les fodmaps, pendant au moins 5 à 6 semaines
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phase 2 : tests de réintroduction, pendant 7 à 8 semaines minimum
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phase 3 : personnalisation de l’alimentation, nécessitant au minimum 3 mois
Il est indispensable d’être accompagné(e) par un(e) diététicien(ne) formé(e) à ce protocole.
Les rôles du / de la diététicien(ne) sont à la fois :
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d’éduquer sur la maladie et ses mécanismes
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d’expliquer le protocole low fodmaps et de permettre sa mise en œuvre dans les meilleures conditions
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d’assurer le suivi entre les consultations
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de proposer des alternatives, notamment à ceux que le protocole ne soulage pas (micronutrition, phytothérapie, méthodes de gestion du stress)
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d’assurer un suivi sur le long terme, idéalement à vie, (parce que c’est une maladie chronique évolutive)